Rencontre avec Michèle Gleizer
Elle a tourné dans des films de Bertrand Tavernier, Michel Piccoli, Tilly.
Elle est actrice, comédienne et ... brodeuse.
Elle expose actuellement à la Croix et la Manière.
Ses tableaux font penser à des collages. Elle brode des tapis où se mêlent des abécédaires de son enfance, des motifs tirés d'albums anciens, des vaches, des vers, des répliques...
"Je n'invente rien", déclare-t-elle humblement," tout existe déjà". Elle s'inspire par exemple d'un carrelage. L'alphabet de la brodeuse l'accompagne. Regardez attentivement ses broderies, elle s'amuse à cacher des sujets, comme dans des jeux pour enfants.
Depuis 20 ans, elle travaille avec de la soie d'Alger.
Les tissus qu'elle utilise sont des draps anciens, des toiles irrégulières, tachées ou déchirées.
"Je n'aime pas les toiles régulières", me confie-t-elle, "c'est ennuyeux. C'est bien plus amusant d'utiliser les tissages différents, où les motifs se transforment". Les taches, les déchirures, elle les utilise, les met en valeur.
Sur une même face de la toile, l'endroit et l'envers du travail se cotoient.
Décidément, Michèle Gleizer nous bouscule et nous éblouit.
Le plus grand tapis exposé mesure 180 cm sur 180 cm et a nécessité 10 mois de travail, à raison de 10 heures par jour.
L'expo dure jusqu'au 12 juillet. Alors, si vous passez à Paris...
Quant à moi, j'ai été ravie de pouvoir discuter avec Michèle Gleizer de sa façon de travailler.
J'ai été frappée par la simplicité et surtout l'humilité de cette grande dame.